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Romain Bechu, golfeur professionnel et freestyler

D’après le golfeur freestyle Romain Bechu, le golf suit la même voie de rajeunissement de son public que le tennis. Ce Français, qui cumule un statut de joueur professionnel et de freestyleur, contribue à cette dynamique depuis plusieurs années en présentant ses trick-shots sur la toile et dans les tournois de golf. Nous l’avons rencontré pour parler de l’existence du freestyle dans ce sport très lisse qu’est le golf.

Quand on voit les jeunes, ce n’est pas la même chose qu’il y a 20 ans. Ils sont tous athlétiques, ils sont souvent assez beau-gosses, ça tape plus fort. Le golf prend une autre dimension je trouve.

Romain Bechu

Comment as-tu commencé à faire des trick-shots ?

J’ai commencé quand j’étais en équipe de France, à 13 ou 14 ans. On faisait beaucoup de tournois avec les Espagnols, et c’était les premiers à faire des jongles. Ils avaient une meilleure coordination à une main et ils inventaient pas mal de choses. C’est un peu en côtoyant ces gars que j’ai évolué. Plus tard, je suis parti en Australie avec Olivier Serres, qui est un des meilleurs jongleurs de France. Là-bas on était dans un campus où il n’y avait pas grand chose à faire le soir, donc on n’a pas arrêté de jongler. C’est vraiment parti de là.

Comment tu gères le fait d’être pro et freestyler en même temps ?

Je joue encore quelques tournois sur le circuit, des challenge tour et des pro golf tour. Si je devais revenir pour jouer à plein temps ce serait pour jouer sur le tour européen en première division. Pour le moment, je fais encore les deux parce que je suis vraiment passionné par ce sport. Pour moi ça fait partie d’un tout : être un bon joueur de golf et un bon freestyler. 

De quelle manière ça te sert en tant que pro ?

Ça me permet de beaucoup travailler la créativité, notamment sur des coups compliqués. On n’est pas tout le temps sur le fairway, on n’a pas toujours des coups simples… Ça peut aider n’importe quel golfeur à progresser dans la coordination oeil-main. 

Tes origines (Hossegor) et ta pratique du surf t’ont-elles influencé à aller dans cette direction ?

J’ai vu qu’il y avait des opportunités de vie. Avec des mecs qui ne font pas que des compétitions, mais aussi pas mal d’images. Les surfeurs vivent sur leur image, et en golf ça n’existait pas. J’ai trouvé que ça pourrait être sympa de faire évoluer cette image du golf et de se mettre sur ce créneau-là. C’est du golf en version lifestyle-freestyle. J’ai juste voulu faire quelque chose de différent avec un club de golf, et au final c’est devenu une super aventure. 

Comment se positionne le freestyle dans le monde du golf aujourd’hui ?

J’ai la sensation que je ne pourrais pas me permettre de faire ça si je n’étais pas un joueur. Certains ont créé une super communauté et ne sont pas forcément des bons joueurs… Tout avance assez vite aujourd’hui, c’est comme pour le tennis il y a quelques années. Il y a eu une évolution, le golf est en train de suivre la même voie. On le voit à la télé et sur les tournois. Quand on voit les jeunes, ce n’est pas la même chose qu’il y a 20 ans. Ils sont tous athlétiques, ils sont souvent assez beau-gosses, ça tape plus fort. Le golf prend une autre dimension je trouve.

C’est plus détendu ?

Ça devient beaucoup plus accessible, et puis c’est le sport individuel le plus pratiqué dans le monde donc ça touche beaucoup de gens. Et c’est en train de se rajeunir.

Ce n’est pas trop compliqué de mélanger show et tournoi ?

Ça m’est arrivé de le faire pour avoir des invits pour des gros tournois. Mais c’est pas évident parce qu’on gaspille beaucoup d’énergie quand on fait un show. Et quand on joue le tournoi on en gaspille aussi beaucoup. C’est compliqué de faire les deux.

Tu as des échanges avec d’autres freestyleurs d’autres sports ?

Bien sûr, j’ai fait un truc où ils présentaient des freestyleurs de différents sports, pour une émission en rapport aux JO 2024 organisé par Stade 2. J’ai fait un freestyle avec Iya Traoré, le gars qui est tout le temps à Montmartre, qui fait du foot freestyle et qui grimpe sur les poteaux. Je devais faire un truc aussi avec Sean Garnier. J’ai fait une collab avec le danseur Mat Forget il y a une quinzaine de jours. J’adorerais en faire plus, avec d’autres artistes, d’autres sportifs.

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