La plus belle moustache du circuit s’est installé avec les équipes de Courtside sur notre terrain à Clichy pour discuter de sa carrière et des sensations folles que lui procure le tennis.
↓
Des trickshots improbables, un sourire toujours vissé sous une imposante moustache, les rires de la foule accompagnant chacun de ses gestes, Mansour Bahrami est incontestablement l’un de ces joueurs de tennis pour qui le court est un théâtre, au sein duquel il présente ses plus beaux one man show à chaque occasion. À 64 ans, le tennisman franco-iranien ne se présente plus sur les terrains comme un compétiteur, il y vient désormais majoritairement pour participer aux matchs de gala et autres Tournois des Légendes, la plupart du temps en double, le format idéal pour un joueur – dans tous les sens du terme – comme lui.
Pourtant, Mansour ne faillit jamais à sa réputation d’être l’un des tennismen mettant le plus d’ambiance sur un court, ne lâchant cependant rien à la force technique. Ayant grandi à Téhéran dans un complexe sportif, Mansour a pourtant toujours eu l’interdiction d’aller sur les courts de tennis qu’il ne pouvait que regarder des yeux, ce sport étant réservé à l’élite iranienne. Le jeune Mansour s’est donc fait la main en jouant contre un mur avec une pelle, un bout de bois ou une casserole en guise de raquette.
C’est seulement à l’adolescence qu’on le laisse entrer sur un terrain, son niveau lui permettant même de jouer pour l’Iran. Une carrière malheureusement bousculée par la révolution de 1978 qui l’obligea à arrêter le tennis avant de rejoindre la France et de reprendre le fil de sa carrière. Sa joie de vivre sur le terrain traduit aujourd’hui les épreuves qu’il a dû subir pour en arriver là. Mansour est un amoureux de la vie, du beau geste, ce genre de joueur qui vit pour le tennis, avec pour seul objectif : faire rêver les spectateurs en tapant seulement dans une petite balle jaune. Rencontre avec l’artiste.